L’«empire» étasunien est condamné. C’est du moins ce qu’estime Walden Bello, directeur de l’ONG Focus on the Global South et sorte de «José Bové du Sud» sur l’échiquier altermondialiste. Les Etats-Unis, analyse-t-il avec finesse, sont en effet confrontés à une triple crise. Crise de surextension, d’abord: la gabegie irakienne les empêche d’aller jouer aux gendarmes en Amérique latine ou en Corée du Nord, par exemple. Crise de surproduction du capitalisme mondialisé, ensuite: celle-ci mine la bonne santé économique étasunienne qui s’impose pourtant pour assurer la surextension. Crise de légitimité, enfin: l’anti-démocratisme affiché par l’Oncle Sam à l’égard du Sud, notamment via l’imposition de politiques économiques post-coloniales, contredit de plus en plus ouvertement les belles valeurs dans lesquelles Washington se drape depuis toujours. En partant de prémisses différentes – un regard «sudiste» – Bello arrive aux mêmes conclusions qu’Emmanuel Todd, auteur de Après l’empire (Gallimard) en 2002.
D.L.
La fin de l’Empire, Walden Bello, Fayard, 2006, 336 p.
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mardi 28 février 2006
De mal Empire
Publié par David Leloup à 09:20
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