dimanche 16 janvier 2011

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L’ex-banquier Rudolf Elmer, source de WikiLeaks, jugé en Suisse mercredi


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L’ex-banquier Rudolf Elmer remettra au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, lors d’une conférence de presse ce lundi à Londres, deux CD bourrés de données bancaires confidentielles contenant 2.000 noms d’individus suspectés de frauder le fisc via des structures offshore.

Elmer, 55 ans, ex-directeur de la filiale de la banque suisse Julius Bär aux îles Caïmans, est au centre d’un documentaire sur lequel je travaille depuis plusieurs mois. Il sera jugé mercredi à Zurich pour violation du secret bancaire suisse, faux et usage de faux, et menaces envers deux cadres de la banque.

C’est la première fois qu’une source de WikiLeaks passera devant un juge pour avoir «fuité» des informations bancaires confidentielles, d’abord à la presse suisse en 2005 – sans grand succès –, ensuite sur WikiLeaks en 2008 – ce qui a valu au jeune site son tout premier procès aux Etats-Unis et le blocage de son nom de domaine une semaine durant.

Suite aux premières fuites d’Elmer, plusieurs enquêtes fiscales ont été ouvertes, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni. A Bruxelles, le fisc s’est intéressé de très près au financier belge Philippe Stoclet (l’un des héritiers du Palais Stoclet, patrimoine mondial de l’UNESCO) qui avait dissimulé dix millions de dollars dans un trust administré par la Julius Bär à Grand Cayman.

Motivé au départ par un esprit de revanche dû à un licenciement fin 2002 qu’il juge abusif, Elmer est par la suite devenu un authentique «lanceur d’alertes» (whistleblower) en dénonçant des faits de fraude fiscale réalisés ou facilités par ses employeurs ultérieurs: le Noble Group, un gestionnaire de fonds basé à Hong Kong, et la banque sud-africaine Standard Bank pour laquelle Elmer a travaillé notamment à l’île Maurice, l'île de Man, Jersey et Guernesey.

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jeudi 13 janvier 2011

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Eric de Sérigny jette l’éponge

Dans un long droit de réponse adressé ce 12 janvier à Rue89, le financier français Eric Le Moyne de Sérigny, ex-conseiller du ministre du Budget Eric Woerth, annonce qu’il abandonne ses poursuites pénales pour diffamation engagées contre Rue89 et moi-même devant le tribunal correctionnel de Paris le 20 octobre 2010. Il avait initié cette action suite à la publication d’une de mes enquêtes sur les sociétés offshore panaméennes qu’il administrait fin des années 1980 en tant que prête-nom pour le compte de très riches clients de la Chase Manhattan Bank, susceptibles de pratiquer l’évasion fiscale via un trust.

Pour avoir publié ces informations qui se fondent notamment sur des actes notariés publiquement accessibles auprès du registre des sociétés panaméen, Rue89 et moi-même nous sommes vus réclamer par Eric Le Moyne de Sérigny, 64 ans, la somme record de 5 millions d’euros pour le «préjudice professionnel» qu’il estime avoir subi. Dans les annales judiciaires françaises, jamais un tel montant n’avait été demandé par quelqu’un s’estimant diffamé dans une affaire de presse.

Face à l’offre de preuves de plus de 400 pages que nous avons produite devant le tribunal, Eric Le Moyne de Sérigny s’est visiblement rendu compte qu’il n’avait aucune chance de nous faire condamner et d’obtenir le moindre euro de dédommagement. Il a donc jeté l’éponge.

Rue89 et moi-même maintenons bien évidemment l’intégralité de nos informations, quoi qu’en dise Eric Le Moyne de Sérigny dans son droit de réponse, auquel nous n’avons d’ailleurs pas manqué de réagir.

David Leloup

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