dimanche 22 avril 2012

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Antoine Peillon: «UBS a organisé de l’évasion fiscale à Bruxelles»


Fondée en 2002 et établie avenue de Tervueren à Bruxelles, UBS Belgium a été élue meilleure banque belge de gestion de fortune en 2009 et 2011 par le magazine MoneyTalk. Photo: UBS Belgium.

Un livre accuse la banque suisse UBS d’évasion fiscale organisée en France. Le parquet de Paris vient d’ouvrir une information judiciaire pour «démarchage illicite» et «blanchiment de fraude fiscale». Antoine Peillon, le journaliste auteur du livre, déclare détenir des preuves de démarchage illicite de clients au sein de la filiale bruxelloise d’UBS. Interview.

La filiale belge d’UBS est-elle concernée par les pratiques que votre livre dénonce?
Oui, je peux affirmer qu’il y a eu un démarchage de clients a des fins d’évasion fiscale réalisé au niveau du bureau UBS de Bruxelles, comme dans d’autres bureaux régionaux en France. Des documents en ma possession le prouvent, et une de mes sources a travaillé sur Bruxelles.

De quand dateraient ces opérations?
L’activité d’évasion fiscale à UBS Bruxelles, comme à UBS Luxembourg ou à UBS France International, en Suisse, a été notamment organisée par A.P. (1). En 2008, cette chargée d’affaires chez UBS France a réalisé la quasi-totalité de son volume d’affaires par recommandation «cross border», c’est-à-dire en organisant de l’évasion fiscale, dans les trois bureaux précités où elle était responsable de l’équipe «grandes fortunes». Ces informations proviennent d’une déposition faite à la présidence d’UBS France, par lettre recommandée avec accusé de réception, envoyée le 16 janvier 2009 par un commercial de haut niveau qui a travaillé pour UBS à l’international.

Cela signifie-t-il que des chargés d’affaires suisses ont opéré illégalement sur le territoire belge?
Oui, comme partout où UBS est implantée. Cela signifie aussi que le bureau de Bruxelles a couvert ces opérations illicites. Mon enquête se focalise sur UBS France, mais la stratégie et le modèle d’affaires de la banque étaient mondiaux. Je tiens mes documents à la disposition de la justice.

Vous avez déclaré que vous attendiez presqu’avec impatience qu’UBS porte plainte contre votre livre. Pourquoi?
Cela permettrait de produire devant un tribunal toute la documentation et les témoignages recueillis. Cela porterait auprès d’un public encore plus large la réalité de cette évasion fiscale et du scandale qu’elle représente. Il y a aujourd’hui un vrai problème de pillage de la richesse des nations par une petite minorité de gens qui se livrent à des activités délictueuses.

(1) Identité connue du Soir.


UBS dément tout comportement illégal

Sollicitée pour réagir aux accusations d’Antoine Peillon, la filiale belge d’UBS nous a redirigés vers sa maison mère à Zurich. «Le modèle d’affaires d’UBS en Belgique correspond entièrement aux exigences légales et réglementaires belges, et est en plein accord avec les directives internes de la banque», affirme Yves Kaufmann, porte-parole d’UBS AG. La banque prend acte du fait qu’Antoine Peillon déclare posséder des documents qui prouveraient le contraire, mais se refuse à tout commentaire, y compris sur le rôle qu’aurait joué la chargée d’affaires française Anne P. dans d’éventuelles opérations d’évasion fiscale en Belgique. La banque déclare qu’il n’y a jamais eu d’activité «cross border» chez UBS Belgique: des employés belges ne se sont jamais déplacés à l’étranger pour démarcher de nouveaux clients. Il est par contre arrivé que des clients français d’UBS France déménagent en Belgique et se fassent conseiller par des employés d’UBS Belgique. Ces échanges ne sont jamais suscités par UBS: ce sont des initiatives personnelles des clients, assure-t-on du côté de la banque.


L’intégralité du dossier publié dans Le Soir du 21 avril 2012 (web) (PDF)

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vendredi 20 avril 2012

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Défaite judiciaire pour Eric Le Moyne de Sérigny



Eric Le Moyne de Sérigny a perdu son procès en diffamation intenté contre Rue89 et l’auteur de ces lignes. Tous les détails sur Rue89, qui avait par ailleurs publié un compte-rendu de l’audience du 26 janvier.

Le financier français, un ami de Nicolas Sarkozy qui fut conseiller de l’ex-ministre Eric Woerth, réclamait initialement 5 millions d’euros de dommages et intérêts. Il a décidé d’interjeter appel de la décision de la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris.

Le «blog investigation» de l’Association des journalistes professionnels (AJP) et du Fonds pour le journalisme est revenu sur cette affaire, de même que Journalistes, la revue mensuelle de l’AJP, dans son numéro d’avril.

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