C’est le projet qui a rendu Jean-Louis Naudin célèbre dans le monde entier. En 2001, Naudin tente de répliquer des travaux tombés dans l’oubli et qui exploitent l’effet Biefeld-Brown, un effet qui convertit un courant électrique haute tension (plus de 20.000 volts) en poussée verticale. Découvert en 1921, cet effet qui défie aujourd’hui encore la compréhension des physiciens pourrait bien être à l’origine d’un nouveau mode de propulsion aérienne et spatiale, silencieux et moins polluant: la propulsion électrocinétique. La NASA y travaille ferme en tout cas, comme en témoignent les nombreux brevets qu’elle a déposés sur le sujet.
«Concrètement, un Lifter fonctionne sans pièce mobile, vole silencieusement, utilise seulement de l’énergie électrique et est capable de soulever son propre poids et une charge utile additionnelle», explique Naudin. En publiant les plans de son premier Lifter sur Internet, il déclenche une véritable «Liftermania». Car avec des pailles en plastique, du papier alu, de la Super Glue, un vieil écran d’ordinateur et un bonne dose d’enthousiasme, tout le monde ou presque peut construire son Lifter.
Grâce à l’open sourcing (Naudin a publié les plans du Lifter sur Internet) et aux tâtonnements expérimentaux des nombreux amateurs (plus de 300!) qui ont reproduit l’engin chez eux, on est passé en quelques mois d’un prototype très rudimentaire à des constructions aux formes audacieuses et aux performances étonnantes. Dès janvier 2003, le Lifter «Maximus II» de Naudin (250 g) décolle avec le premier «électronaute» vivant à son bord: une souris baptisée Orville, en hommage à l’un des frères Wright, pionniers de l’aviation moderne.
Il est donc maintenant possible de construire un engin à décollage et atterrissage vertical qui utilisera l’effet Biefeld-Brown. Mais avant un premier vol humain, il faudra d’abord réaliser un vol balistique en plein air, avec une source d’énergie embarquée. Puis un vol radiocommandé. Avec des moyens financiers et humains, Jean-Louis Naudin estime être capable de faire voler un homme d’ici trois ou quatre ans seulement.
Pour l’heure, il tente d’exploiter l’effet Biefeld-Brown afin d’améliorer le rendement des éoliennes. En utilisant une toute petite partie de l’électricité produite par ces «aérogénérateurs» en vue d’électriser leurs pales, il serait apparemment possible d’améliorer grandement la pénétration de celles-ci dans l’air…
D.L.
En savoir +
jlnlabs.imars.com/lifters
spacenews.be/dossiers/Lifters_120103
«La lévitation à la portée de tous», Science & Avenir, décembre 2002, pp. 94-99.
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samedi 18 février 2006
Le «Lifter», véhicule de demain?
Publié par David Leloup à 17:06
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