dimanche 26 février 2006

Faut-il sauver le capitalisme?

Cela fait trois siècles déjà que le capitalisme se développe et transforme profondément les rapports entre les hommes. Et jamais les inégalités sociales dans le monde n’ont été aussi marquées, constate François Houtart. En humaniste et théologien de la libération, il aborde dès lors dans cet essai grand public la question qui probablement à terme divisera les altermondialistes: faut-il aménager et réguler le capitalisme (néokeynésianisme) ou le délégitimer puis le remplacer par autre chose (postcapitalisme)? Il opte pour la seconde proposition, «utopie nécessaire», estime-t-il, pour une large prise de conscience préliminaire à toute transformation progressiste et durable de la société.

Patrick Artus (professeur à Paris I-Panthéon-Sorbonne et directeur des études économiques du Groupe Caisse d'épargne) et Marie-Paule Virard (rédactrice en chef du magazine Enjeux-Les Echos) optent quant à eux pour le néokeynésianisme. Alors qu’il triomphe, le capitalisme n’a jamais été aussi vulnérable, estiment-ils. Pourquoi? Parce qu’obsédé par le profit à court terme, il n’a pas de projet, il ne fait rien d’utile de ses milliards, ne prépare pas l’avenir. Pour éviter une crise du système –un grand krach mondial avec ses conséquences politiques et sociales–, les auteurs avancent différentes propositions très concrètes: impôt négatif, réforme radicale des nouvelles normes comptables en Europe, suppression des règles financières qui pénalisent les investissements à long terme, etc.
D.L.

Délégitimer le capitalisme, François Houtart, Colophon, 2005, 208 p.

Le capitalisme est en train de s’autodétruire, Patrick Artus et Marie-Paule Virard, La Découverte, 2005, 141 p.

Ce texte a été publié dans le bimestriel belge Imagine. S’il vous a plu, merci de bien vouloir envisager d’acheter le magazine en version papier ou électronique (PDF), voire de vous y abonner.

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