samedi 31 décembre 2011

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Defour et Mangala à Porto: 1,5 million € de commission pour Luciano D’Onofrio?


Photo: UEFA.

La société Robi Plus Limited, qui a reçu gratuitement 10% des droits sportifs des joueurs Steven Defour et Eliaquim Mangala, est administrée par Maurizio Delmenico, le conseiller financier et prête-nom de Lucien D’Onofrio dans de nombreux transferts douteux scrutés par la justice liégeoise. Robi Plus négocie actuellement la revente de ces droits avec un hedge fund domicilié dans le paradis fiscal de Malte, qui possède déjà 33,3% des droits des deux joueurs.

Si le FC Porto n’était pas côté en bourse, on n’aurait sans doute jamais appris l’existence ni le montant de la commission que Lucien D’Onofrio devrait toucher pour son rôle en coulisses lors des transferts de Steven Defour et d’Eliaquim Mangala du Standard de Liège à Porto l’été dernier.

C’est en vertu de l’article 248 du Code des valeurs mobilières que le club portugais a été contraint de révéler, dans un discret communiqué adressé mardi au gendarme de la Bourse portugaise (CMVM), la cession de 43,3% des droits sportifs des joueurs à deux obscures entités privées.

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lundi 19 décembre 2011

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Anderlecht rattrapé par l’«affaire D’Onofrio»



Le Sporting d’Anderlecht, et son ex-manager général Michel Verschueren, sont éclaboussés par l’enquête de la justice liégeoise sur les transferts douteux du Standard sous l’ère de Lucien D’Onofrio. Pour minorer le salaire officiel d’Ivica Mornar, acheté au Standard en 2001, le Sporting a payé une fausse facture de 250.000 euros à une société écran au Luxembourg. Cette société a entre autres versé au joueur un complément de salaire occulte de 155.000 euros sur un compte en Autriche.

Quand il a dû choisir un paradis fiscal pour cacher au fisc belge son petit trésor – un complément de salaire occulte versé par Anderlecht en 2001-2002 –, l’attaquant croate Ivica Mornar, surnommé le «Pirate» par ses fans, a préféré les forêts autrichiennes au sable fin des plages caraïbéennes.

Son agent officieux de l’époque, Djuro Sorgic, inculpé pour faux et usage de faux par la justice liégeoise en juin dernier, s’est par contre abrité derrière l’anonymat de sociétés écrans battant pavillon des îles Vierges britanniques, dans les Caraïbes, pour toucher discrètement, au Luxembourg, une commission sur le transfert du joueur.

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Affaire D’Onofrio: nouveaux flux suspects vers le Liechtenstein



Bien que l’enquête de la justice liégeoise sur Luciano D’Onofrio et le Standard de Liège soit bouclée, les résultats de certains devoirs d’enquête continuent d’arriver à la brigade financière de Liège.

Les enquêteurs ont ainsi reçu, la semaine dernière, des informations bancaires concernant des flux financiers suspects entre Corporate Press Limited, une société écran contrôlée par Luciano D’Onofrio jusqu’à sa récente dissolution, et Acquira Anstalt, une mystérieuse structure du Liechtenstein créée en 1990 et liquidée en février 2006.

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lundi 7 novembre 2011

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Le G20 et ses 220 € de «petits cadeaux» aux journalistes



En débarquant au G20, la semaine dernière à Cannes, les quelque 3.000 journalistes, caméramans et photographes qui ont couvert le sommet ont été particulièrement chouchoutés par la présidence française et ses nombreux sponsors.

Lors de la collecte des badges au centre d’accréditation, chaque représentant de la presse s’est vu délivrer une ribambelle de «petits cadeaux» made in France (pour l'essentiel) pour une valeur totale estimée de 219,94 euros. En voici l’inventaire détaillé:

  • un sac marin tricolore Artiga: 69 €
  • une serviette de bain «G20 France 2011» 160x90 cm: 18 €
  • un baume après-rasage Cade 75 ml L’Occitane: 22 €
  • un baume des yeux Immortelle 15 ml L’Occitane: 29 €
  • un shampooing réparateur 75 ml L’Occitane: 5 €
  • une huile de douche Amande 75 ml L’Occitane: 5,50 €
  • un savon extra-doux lait au karité 100 g L’Occitane: 4 €
  • une crème pour les mains 30 ml L’Occitane: 6,50 €
  • un flacon d’eau de parfum «Soleil» 7 ml Fragonard: 9 €
  • un guide vert Côte d’Azur Michelin: 15,40 €
  • un carnet de notes Moleskine: 11,50 €
  • un stylo à bille Parker Jotter: 7,65 €
  • un stylo à bille Bic quatre couleurs «G20 France»: 3,09 €
  • une clé USB 2Gb en forme de clé: 6 €
  • du chocolat Valrhona «Initiation grands crus»: 3,30 €
  • une pochette de cinq cartes postales «L’histoire s’écrit à Cannes»: 5 €
D.L.

vendredi 14 octobre 2011

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Un Gorbatchev à 400 € la minute



Les honoraires de Mikhaïl Gorbatchev pour sa conférence donnée lundi passé à Liège seraient de 100.000 dollars. La SRIW, l’organisme public qui a payé l’addition, refuse de confirmer ce montant.

Le passage éclair de Mikhaïl Gorbatchev à Liège, le temps d’une conférence donnée lundi soir au Palais des Congrès devant 2.000 personnes, aurait coûté la bagatelle de 100.000 dollars (73.000 euros) au contribuable wallon. Des honoraires réglés par la Société régionale d’investissement de Wallonie (SRIW), un organisme dont la Région Wallonne est actionnaire à 98,66%. La SRIW refuse de confirmer ce chiffre, recueilli pourtant à bonne source.

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jeudi 1 septembre 2011

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Sérigny n’a pas retiré sa plainte de 5 millions € contre Rue89



C’était donc du bluff. Dans un droit de réponse fleuve publié sur Rue89 le 12 janvier dernier, le financier français Eric Le Moyne de Sérigny annonçait solennellement l’abandon de ses poursuites en diffamation contre Rue89 et l’auteur de ces lignes, «en raison du dialogue, certes tardif mais constructif, qu'il m'a été permis d'avoir avec vous».

La vérité c’est que le dialogue, l’ex-conseiller d’Eric Woerth ne le supporte pas. Son ego n’a pas encaissé que nous rectifions, en commentaire à son droit de réponse, quelques contre-vérités qu’il avait assénées. Eric Le Moyne de Sérigny n’a par conséquent pas retiré sa plainte, qui court toujours. Une nouvelle audience a été programmée jeudi 26 janvier 2012 au tribunal de grande instance de Paris.

L’ami du président Nicolas Sarkozy et de l’ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt réclame donc toujours 5 millions d’euros à la société Rue89, à son directeur de publication Pierre Haski et à moi-même pour diffamation. Sérigny exige également le retrait de l’article qu’il estime diffamatoire du site Rue89 sous peine d’astreinte de 5.000 euros par jour de retard, ainsi que le paiement des frais occasionnés par la procédure, soit 25.000 euros.

Depuis le début, nous estimons cette procédure intimidatrice et abusive.

D.L.

Photo: givikat/Flickr/CC.

lundi 27 juin 2011

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La galaxie offshore de Luciano D’Onofrio

Panama, Liechtenstein, Îles Vierges, Pays-Bas, Irlande...

La fortune personnelle de l’ex-homme fort du Standard de Liège se trouve sur des comptes suisses détenus par un réseau de sociétés écran pilotées par Maurizio Delmenico: deux holdings, quatre réceptacles de fonds occultes présumés, trois véhicules réinjectant ces fonds dans l’économie légale, et une mystérieuse panaméenne inconnue des enquêteurs...


C’est à Tortola (Îles Vierges britanniques) qu'étaient domiciliées les deux obscures sociétés actionnaires de Barnross Developments (Irlande), une offshore contrôlée par Luciano D'Onofrio, l'ex-dirigeant du Standard. Lors de transferts de joueurs, Barnross aurait surfacturé de pseudos services de consultance à certains clubs, pour ensuite reverser ces sommes en noir aux joueurs transférés. (Photo: Johnny Shaw/Flickr/CC)

C’est un véritable réseau, opaque, de sociétés offshore domiciliées aux quatre coins du globe, qui était piloté par Maurizio Delmenico pour chapeauter les activités professionnelles de son ami Luciano D’Onofrio, l’ex-agent de Zidane et ex-homme fort du Standard de Liège.

Pour rappel, les deux hommes ont été inculpés, mercredi dernier, par le juge d’instruction liégeois Philippe Richard pour faux, usage de faux et blanchiment d’argent dans le cadre d’une association criminelle. Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison et des amendes.

Le Soir a identifié pas moins de dix coquilles administrées par Delmenico, l’«architecte» de ces montages. Trois offshore sont domiciliées au Panama, deux au Liechtenstein, deux aux Îles Vierges britanniques, une aux Pays-Bas, une en Irlande et une au Royaume-Uni. Au moins cinq de ces coquilles sont encore actives aujourd’hui.

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samedi 25 juin 2011

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Luciano D’Onofrio aurait blanchi des fonds occultes lors du sauvetage du Standard

Photo: DR

L’ancien vice-président du Standard de Liège, Luciano D’Onofrio, a investi près de 3,6 millions d’euros pour sauver le club il y a dix ans. Selon la justice liégeoise, il s’agirait d’argent noir provenant notamment de commissions occultes perçues lors des transferts de Dugarry, Ravanelli et Baia en 1997.

Après plus de sept ans d’enquête, des perquisitions dans les plus grands clubs de la planète, des dizaines d’heures d’auditions de joueurs et dirigeants de clubs, Luciano D’Onofrio a finalement été inculpé, mercredi, pour faux, usage de faux et blanchiment d’argent, par le juge d’instruction liégeois Philippe Richard.

Les enquêteurs ont désormais la conviction que Luciano D’Onofrio a investi de l’argent noir dans la SA Standard de Liège, lors du sauvetage du matricule 16 il y a une dizaine d’années. Ces fonds proviendraient de commissions occultes versées lors de transferts de joueurs dont D’Onofrio était l’agent, ou un intermédiaire, dans les années 90.

Entre 1991 et 2004, l’ex-homme fort du Standard a été l’agent des plus grands joueurs de la planète foot: Zidane, Trézeguet, Desailly, Baia, Deschamps... Les opérations de blanchiment présumées en bord de Meuse ont quant à elles été réalisées entre 1999 et 2002.

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lundi 30 mai 2011

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La double casquette du procureur général de Genève

Le quartier des affaires de Panama City. Photo: Martin Garrido - Creative Commons

Le patron du pouvoir judiciaire genevois, Daniel Zappelli, apparaît comme administrateur de deux sociétés offshore panaméennes encore actives. Il vient d’entreprendre des démarches pour liquider cet héritage encombrant de ses années d’avocat.

Peut-on être à la fois gestionnaire d’entités opaques dans les paradis fiscaux et magistrat chargé de traquer la fraude et le blanchiment? Neuf ans après son élection au poste de procureur général du canton, Daniel Zappelli apparaît toujours au registre des sociétés panaméen comme gérant de deux sociétés ­offshore: Astromar Investments SA, créée en juin 1987, et Zigma Marine Services SA, fondée trois ans plus tard.

D’après les actes notariés que Le Temps s’est procurés, Daniel Zappelli a été nommé administrateur et trésorier d’Astromar en décembre 1993 avec pouvoir de signature individuelle, ce qui signifie qu’il peut engager légalement la société seul. Quant à Zigma, il en est devenu administrateur et secrétaire dès sa création, en juin 1990.

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vendredi 29 avril 2011

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Prix de la presse Dexia 2010


Info service. Mon enquête en deux volets intitulée «Vaccin anti-H1N1: les dessous d’un contrat controversé» publiée en mai et novembre 2010 dans Le Soir et Politique, revue de débats a reçu hier soir le Prix de la presse Dexia 2010 dans la catégorie presse écrite. Ces prix, décernés chaque année depuis 1963 par des jurys composés de professionnels des médias, de personnalités académiques et de représentants du groupe franco-belge, ont également récompensé – et c’est une première – le webdocumentaire «Le bonheur brut» d’Arnaud Grégoire (publié sur un blog du Soir et soutenu par le Fonds pour le journalisme), le reportage télé «Les urgentistes de la justice» d’Adel Lassouli (RTL-TVI) et le reportage radiophonique «Kigali 2020» de Frédéric Moray (Bel-RTL, soutenu par la fondation Roi Baudouin, à écouter ici: 1, 2, 3).
En juillet 2009, dans l’urgence, sans appel d’offres public, l’Etat belge signait avec GlaxoSmithKline (GSK) un contrat exclusif de 110 millions d’euros pour l’achat de 12,6 millions de doses de vaccin contre la grippe A/H1N1. Le premier volet de l’enquête (Le Soir) dévoile et analyse les huit points controversés de ce contrat secret, qui dégage notamment le fabricant de toute responsabilité en cas de décès ou d’effets secondaires graves liés à son vaccin expérimental. Le second volet (Politique) montre l’absence de transparence sur les intérêts des experts qui orientent les décisions politiques en matière de santé publique, et révèle qu’un tiers au moins des experts académiques qui ont recommandé le vaccin de GSK au gouvernement présentaient un conflit d’intérêts selon la définition même du Conseil supérieur de la santé.

Photo: (c) Belga, dans Le Soir

dimanche 16 janvier 2011

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L’ex-banquier Rudolf Elmer, source de WikiLeaks, jugé en Suisse mercredi


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L’ex-banquier Rudolf Elmer remettra au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, lors d’une conférence de presse ce lundi à Londres, deux CD bourrés de données bancaires confidentielles contenant 2.000 noms d’individus suspectés de frauder le fisc via des structures offshore.

Elmer, 55 ans, ex-directeur de la filiale de la banque suisse Julius Bär aux îles Caïmans, est au centre d’un documentaire sur lequel je travaille depuis plusieurs mois. Il sera jugé mercredi à Zurich pour violation du secret bancaire suisse, faux et usage de faux, et menaces envers deux cadres de la banque.

C’est la première fois qu’une source de WikiLeaks passera devant un juge pour avoir «fuité» des informations bancaires confidentielles, d’abord à la presse suisse en 2005 – sans grand succès –, ensuite sur WikiLeaks en 2008 – ce qui a valu au jeune site son tout premier procès aux Etats-Unis et le blocage de son nom de domaine une semaine durant.

Suite aux premières fuites d’Elmer, plusieurs enquêtes fiscales ont été ouvertes, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni. A Bruxelles, le fisc s’est intéressé de très près au financier belge Philippe Stoclet (l’un des héritiers du Palais Stoclet, patrimoine mondial de l’UNESCO) qui avait dissimulé dix millions de dollars dans un trust administré par la Julius Bär à Grand Cayman.

Motivé au départ par un esprit de revanche dû à un licenciement fin 2002 qu’il juge abusif, Elmer est par la suite devenu un authentique «lanceur d’alertes» (whistleblower) en dénonçant des faits de fraude fiscale réalisés ou facilités par ses employeurs ultérieurs: le Noble Group, un gestionnaire de fonds basé à Hong Kong, et la banque sud-africaine Standard Bank pour laquelle Elmer a travaillé notamment à l’île Maurice, l'île de Man, Jersey et Guernesey.

jeudi 13 janvier 2011

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Eric de Sérigny jette l’éponge

Dans un long droit de réponse adressé ce 12 janvier à Rue89, le financier français Eric Le Moyne de Sérigny, ex-conseiller du ministre du Budget Eric Woerth, annonce qu’il abandonne ses poursuites pénales pour diffamation engagées contre Rue89 et moi-même devant le tribunal correctionnel de Paris le 20 octobre 2010. Il avait initié cette action suite à la publication d’une de mes enquêtes sur les sociétés offshore panaméennes qu’il administrait fin des années 1980 en tant que prête-nom pour le compte de très riches clients de la Chase Manhattan Bank, susceptibles de pratiquer l’évasion fiscale via un trust.

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