mardi 25 avril 2006

Sous le signe de l’ange

Cyclus, le premier opus de Sophie Galet, est dans les bacs. Attention: talent!

C’est un album qui transcende la mort et le cancer. Ténébreux mais jamais funèbre. Quarante petites minutes qui condensent une décennie d’émotions. Les vraies, celles qui vous marquent au fer rouge, structurent une personnalité, affûtent une sensibilité. On avait peur que les trois morceaux offerts en téléchargement début mars (lire «Le monde de Sophie») constituent les meilleures cartouches du premier album de Sophie Galet. Il n’en est rien. On se prend une vraie claque à l’écoute de «The sound of our lives», «Supermarket», «My darkest place» ou encore «Things to thank».
Ecrit entre Londres et Seraing, Cyclus est un album folk intimiste aux mélodies suaves et délicates, profondément mélancolique, sombre et lumineux à la fois. Très anglo-saxon dans sa forme, universel et généreux dans les émotions qu’il charrie. On pense parfois à du Leonard Cohen au féminin, celui de «Famous blue raincoat» et «Chelsea Hotel #2»... Mais ce serait terriblement réducteur d’en rester là. Quelques touches pop («My vision’s gone», «The ocean and the sea») voire carrément country («I’m lost») élargissent la palette musicale d’un album très personnel et finalement assez diversifié où convolent guitares légères, orgues seventies, piano sépulcral et section rythmique dépouillée. Le tout au service d’une voix bien en place, qui n’en fait jamais trop. Il ne manque sans doute qu’un vrai single, une petite bombe qui tournerait en boucle sur les ondes et les chaînes musicales, pour que Cyclus s’impose à coup sûr sur l’échiquier commercial.
Autoproduction en guise d’exorcisme, «expiré» avec la complicité et le talent de Miam Monster Miam, cet album recèle – allez, on l’écrit puisque c’est ce qu’on ressent – certaines des plus jolies mélodies accouchées en Belgique ces dix dernières années. Certains diront que ce n’est pas difficile. D’autres m’accuseront d’outrageux copinage. Allez vérifier par vous même sur MySpace, où quatre morceaux sont en écoute libre. Un titre figurera très prochainement sur le CD spécial «Nuits Botanique» distribué avec les Inrockuptibles. L’album, lui, est en vente partout en Wallonie et à Bruxelles (distribution Bang!). On peut même le dénicher à Hong Kong, chez un disquaire fan qui a craqué sur les MP3. Qui a dit que les téléchargements nuisaient aux ventes?

Le site: SophieGalet.com
Le blog: SophieGalet.skynetblogs.be
A découvrir également sur scène, à Bruxelles, le 4 mai aux Nuits Botanique (Rotonde), avec Spleen, Holden et Howie Beck.

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