jeudi 23 novembre 2006

«Je ne peux plus m’en sortir seul»



200 visites d’huissiers à domicile, 30 procédures en cours... «J’ai dû me rendre à cette évidence: je ne peux plus m’en sortir seul». Face aux moyens colossaux de ses détracteurs – Clearstream, ses banques clientes, des autorités judiciaires françaises et luxembourgeoises –, le journaliste Denis Robert ne peut opposer que son énergie, ses livres et sa bonne foi. Mais ça ne suffit plus. Voilà pourquoi un groupe de soutien a été constitué pour l’appuyer moralement et financièrement dans ses multiples déboires judiciaires.

«Je manque de temps, d’argent, d’énergie pour répondre à chaque coup porté»
, concède désormais l’auteur de Clearstream, l’enquête. «Avec le gros temps qui se profile, les mises en examen qu’on veut me coller sur le dos, les nouvelles plaintes de Clearstream contre des interviews à la presse, les procédures au civil très onéreuses lancées à Luxembourg où je suis également mis en examen, cette initiative devenait indispensable.»

Selon Reporters sans frontières, Denis Robert est susceptible de se faire condamner à trois ans d’emprisonnement et à 375.000 euros d’amende, rien que dans le cadre de la récente procédure judiciaire lancée en France contre lui. «Si les professionnels de la presse doivent être poursuivis chaque fois qu’ils sont amenés à entrer en possession ou à prendre connaissance de documents qui n’étaient pas destinés à être rendus publics, c’est tout le travail du journalisme d’investigation qui pourrait être compromis», a notamment déclaré l’association de défense de la liberté de la presse.

Pour Robert, pas de doute: derrière cette énième procédure à son encontre se trouve évidemment Clearstream, par l’intermédiaire du cabinet d’audit Barbier Frinault (repreneur d’Arthur Andersen après le fiasco d’Enron), mais aussi «le Parquet de Paris et son représentant Jean-Claude Marin, le garde des Sceaux Pascal Clément et le Premier ministre Dominique de Villepin, forcément associés dans cette atteinte grave à la liberté d’écrire».

Cette semaine, Les Inrockuptibles publient un texte que Le Monde avait refusé, sous prétexte qu’il était diffamatoire. Le lecteur jugera...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

quelle histoire tordue.

Quant à ce texte prétendûment diffamatoire, Le Monde aurait très bien pu publier conjointement les droits de réponse des personnes citées par Denis Robert, ça aurait au moins eu le mérite de faire avancer le schmilblick!

David Leloup a dit...

oui, effectivement. Mais ça prend du temps, de l'espace... donc Le Monde a préféré botter en touche. Puis l'excuse semble un peu bidon quand on connaît les relations pour le moins tendues entre le quotidien vespéral et Denis Robert. Car les Inrocks n'ont pas à ma connaissance été attaqués en justice pour avoir publié cette tribune "diffamatoire"... ;-)

Unknown a dit...

Liberté, égalité, fraternité...c'était une belle théorie...à l'époque...