Franco Dragone, l’enfant prodigue de La Louvière, est suspecté par la justice montoise d’«infractions fiscales internationales graves et organisées» et de «blanchiment d’argent». Des îles Vierges britanniques au Luxembourg, en passant par la Suisse, la Hongrie et Madère, notre enquête exclusive braque les projecteurs sur la face cachée de son lucratif business: une constellation de sociétés offshore situées dans des paradis fiscaux, qui récoltent les gigantesques profits de ses méga-shows joués à Las Vegas et Macao. Cela à mille lieues de la Belgique, où les spectacles sont pourtant imaginés, conçus, répétés. Et où les sociétés du groupe enregistrent des pertes. Année après année.
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samedi 9 février 2013
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La face cachée du business de Franco Dragone |
jeudi 25 octobre 2012
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Le Standard au cœur d’une enquête monstre |
Episode 1 - Le Standardgate
La plus grande enquête jamais menée en Belgique sur le milieu du terrain
L’instruction ouverte en 2004 concernant des malversations financières présumées au Standard est bouclée depuis un an. Luciano D’Onofrio est accusé par la justice d’avoir blanchi 1,7 million d’euros en investissant dans le Standard, l’immobilier et l’horeca. Via des fausses factures, 2,2 millions d’euros auraient par ailleurs été détournés des caisses du club entre 1999 et 2003 pour rémunérer joueurs et intermédiaires.
Le Soir, 18 octobre 2012 - Lire le PDF
Episode 2 - Les années Delahaye (1997-2000) et Costantin (2000-2002)
Le Standard passait par Chypre et la Suisse pour ses transferts
La justice reproche à l’ancien directeur général du Standard, Pierre Delahaye, d’avoir signé des contrats suspects lors de trois transferts fin 1999: Ciobotariu, Aliaj et Bilic. Près d’un million d’euros seraient sortis des caisses du Standard pour rémunérer au noir Ciobotariu via Chypre, et des intermédiaires via la Suisse et le Wyoming. Son successeur l’aurait imité et commis un faux pour... sauver le Matricule 16 de la faillite.
Le Soir, 19 octobre 2012 - Lire le PDF
Episode 3 - L’ère Pierre François (2003-2012)
Des conventions bidon pour 760.000 euros
Pierre François aurait signé quatre contrats suspects ayant pour effet l’émission de factures qui seraient des faux en écriture. En 2003 et 2004, ces factures auraient permis de sortir quelque 763.500 euros de la comptabilité du club liégeois pour rémunérer trois joueurs au noir: Ivica Dragutinovic, Miljenko Mumlek et Sambegou Bangoura. Ils auraient bénéficié d’une partie de ces fonds, qui ont transité par la Suisse et que leur auraient remis des intermédiaires: un businessman serbe, un restaurateur liégeois et un agent de joueurs français.
Le Soir, 20 octobre 2012 - Lire le PDF
jeudi 18 octobre 2012
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Standardgate: Robert Waseige a reconnu avoir touché des primes occultes |
Robert Waseige a reconnu devant les enquêteurs liégeois avoir touché des primes occultes au Luxembourg lorsqu’il coachait le Sporting Clube de Portugal, en 1996. Le montant de ces primes pourrait atteindre 300.000 dollars, selon un contrat qui liait l'ex-sélectionneur national à une société du Liechtenstein pilotée par Luciano D’Onofrio. Bien que les faits soient prescrits, c’est un nouveau grand nom du football belge qui est éclaboussé par l'enquête-fleuve de la justice liégeoise ouverte en 2004 pour des malversations présumées au Standard de Liège.
Certes, tant sur le plan pénal que fiscal, les faits mis au jour par la justice liégeoise sont bel et bien prescrits pour l’ancien sélectionneur national Robert Waseige, aujourd’hui directeur sportif au RFC Liège. Mais après les inculpations de Michel Verschueren et de Michel Preud’homme pour «faux» et «usage de faux», en juin dernier par le parquet de Liège, voici qu’un autre monument du football belge est éclaboussé par le travail des enquêteurs principautaires.
Selon nos informations, Robert Waseige (73 ans) a reconnu devant les enquêteurs de la brigade financière de Liège avoir touché des compléments de salaire occultes sur un compte non déclaré au Luxembourg. L’ex-entraîneur des Diables rouges a dit ne pas se souvenir du montant exact qu’il a perçu, mais pense qu’il s’agit de «plus de quatre millions» de francs belges (environ 100.000 euros). «Je n’ai jamais été un homme d’argent», a-t-il ajouté.
L’affaire démarre en mai 1996. Waseige est alors en fin de contrat au Standard et sous l’impulsion de son agent, Luciano D’Onofrio, il s’envole pour de nouvelles aventures footballistiques au Sporting Clube de Portugal (souvent appelé «Sporting de Lisbonne», à tort).
150.000 $ en clair, 200.000 en black
Début juillet, il signe avec le club lusitanien pour un salaire officiel de 150.000 dollars par an. A cela s’ajoute une série d’avantages: forfait pour payer son logement lisboète, véhicule du club mis à disposition, billets d’avion pour rentrer voir ses proches en Belgique, et un bonus variable selon les résultats du club en championnat ou en coupe d’Europe.
Mais le nouvel entraîneur des Lions lisboètes touchera encore davantage «en noir», selon des documents que Le Soir a pu consulter. Une convention datée de mars 1995, établie entre Robert Waseige et International Agency for Marketing (IAM), une société offshore de Luciano D’Onofrio basée au Liechtenstein, stipule que le coach cède son «droit à l’image» à IAM. En échange de la cession de ce droit, Robert Waseige recevra des royalties s’élevant à 200.000 dollars annuels. Ces royalties seront versées sur un compte luxembourgeois, ouvert pour l’occasion par le Liégeois.
Monnayer son «droit à l’image», pour des stars du ballon rond comme Zinedine Zidane, Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi, qui batifolent dans des publicités diffusées dans le monde entier, cela peut se justifier sur le plan fiscal. Mais dans le cas de Robert Waseige, entraîneur discret et peu médiatique du Sporting Clube de Portugal, cela sent le montage fiscal abusif, estiment les enquêteurs liégeois. D’autant que les montants perçus ne sont pas anodins.
Le principal intéressé ne conteste pas cette vision des choses: il n’a jamais déclaré ces revenus complémentaires au fisc, ni portugais, ni belge. Luciano D’Onofrio, lui, rejette l’idée que le montage soit abusif.
En voiture au Luxembourg
Il faut dire qu’il en a profité lui aussi. Lors du transfert de Waseige à Lisbonne, une autre convention est signée. Mais cette fois entre IAM et le Sporting Clube de Portugal. Selon ce contrat, IAM cède à son tour le droit à l’image de Robert Waseige au club pour 300.000 dollars par an, payables en quatre tranches de 75.000 dollars sur un compte ouvert à la Corner Banca de Lugano, en Suisse. En deux temps trois mouvements, Luciano D’Onofrio, via IAM, aurait donc empoché 100.000 dollars de commission grâce à la très lucrative image de Robert Waseige (300.000 dollars reçus du club, moins 200.000 reversés à son poulain).
Mais l’expérience lisboète tournera vite court. A mi-mandat, en décembre 1996, les résultats des Lions sont calamiteux et Robert Waseige est contraint de démissionner. Il convient donc de diviser les sommes précitées par deux, puisque le contrat portait sur un an.
Reste une inconnue. La convention Waseige-IAM est datée de mars 1995. Or le coach a rejoint Lisbonne début juillet 1996. La convention aurait-elle déjà été activée au Standard lors de la saison 1995-1996? Si tel est le cas, Robert Waseige aurait touché 200.000 dollars cette saison-là et 100.000 dollars en 1996 à Lisbonne, soit 300.000 dollars au total.
Quoiqu’il en soit, après son retour en Belgique, le coach liégeois se rendra personnellement au Luxembourg, en voiture, pour clôturer son compte non déclaré.
Un million pour chaque fils
Son épouse Aline, qui l’accompagnait ce jour-là, a déclaré aux enquêteurs qu’il restait un peu plus de trois millions de francs sur le compte, qui ont été «répartis entre nos trois fils». Chacun des fils recevra en fait un million cash (25.000 euros), le solde revenant à leur mère: «Robert m’a donné le reste», a-t-elle déclaré lors de son audition. Robert Waseige était injoignable hier pour réagir à ces informations.
Deux autres joueurs, le gardien d’Anderlecht Filip De Wilde et l’attaquant de Charleroi Jean-Jacques Missé-Missé ont été transférés en même temps que Robert Waseige au Sporting Clube de Portugal par Luciano D’Onofrio. Ils ont également perçu des compléments de salaire occultes via le système du «droit à l’image» orchestré par leur agent. Pour eux aussi, les faits sont prescrits.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce que ces fonds occultes sont devenus – ont-ils été blanchis en Belgique? – n’a fait l’objet d’aucune investigation car ces mouvements financiers se situaient en-dehors du périmètre de l’enquête, focalisée essentiellement sur Luciano D’Onofrio et le Standard...
David Leloup
Le Soir, 18 octobre 2012
jeudi 1 septembre 2011
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Sérigny n’a pas retiré sa plainte de 5 millions € contre Rue89 |
C’était donc du bluff. Dans un droit de réponse fleuve publié sur Rue89 le 12 janvier dernier, le financier français Eric Le Moyne de Sérigny annonçait solennellement l’abandon de ses poursuites en diffamation contre Rue89 et l’auteur de ces lignes, «en raison du dialogue, certes tardif mais constructif, qu'il m'a été permis d'avoir avec vous».
La vérité c’est que le dialogue, l’ex-conseiller d’Eric Woerth ne le supporte pas. Son ego n’a pas encaissé que nous rectifions, en commentaire à son droit de réponse, quelques contre-vérités qu’il avait assénées. Eric Le Moyne de Sérigny n’a par conséquent pas retiré sa plainte, qui court toujours. Une nouvelle audience a été programmée jeudi 26 janvier 2012 au tribunal de grande instance de Paris.
L’ami du président Nicolas Sarkozy et de l’ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt réclame donc toujours 5 millions d’euros à la société Rue89, à son directeur de publication Pierre Haski et à moi-même pour diffamation. Sérigny exige également le retrait de l’article qu’il estime diffamatoire du site Rue89 sous peine d’astreinte de 5.000 euros par jour de retard, ainsi que le paiement des frais occasionnés par la procédure, soit 25.000 euros.
Depuis le début, nous estimons cette procédure intimidatrice et abusive.
D.L.
Photo: givikat/Flickr/CC.
lundi 30 mai 2011
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La double casquette du procureur général de Genève |
Le patron du pouvoir judiciaire genevois, Daniel Zappelli, apparaît comme administrateur de deux sociétés offshore panaméennes encore actives. Il vient d’entreprendre des démarches pour liquider cet héritage encombrant de ses années d’avocat.
Peut-on être à la fois gestionnaire d’entités opaques dans les paradis fiscaux et magistrat chargé de traquer la fraude et le blanchiment? Neuf ans après son élection au poste de procureur général du canton, Daniel Zappelli apparaît toujours au registre des sociétés panaméen comme gérant de deux sociétés offshore: Astromar Investments SA, créée en juin 1987, et Zigma Marine Services SA, fondée trois ans plus tard.
D’après les actes notariés que Le Temps s’est procurés, Daniel Zappelli a été nommé administrateur et trésorier d’Astromar en décembre 1993 avec pouvoir de signature individuelle, ce qui signifie qu’il peut engager légalement la société seul. Quant à Zigma, il en est devenu administrateur et secrétaire dès sa création, en juin 1990.
Daniel Zappelli a en outre administré deux autres offshore, Gems Distribution International SA et Precious Stones International SA, également avec pouvoir de signature individuelle, de mars 1993 à leur dissolution en 1995 et 1996. Lorsqu’il a pris ces fonctions, Daniel Zappelli était jeune avocat collaborateur au sein de l’étude de Me Enrico Monfrini, qui administre également ces offshore depuis Genève.
Créées devant notaire par le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, sorte de grossiste spécialisé dans la vente en masse de structures offshore, les quatre sociétés sont dotées d’un capital de 10.000 dollars réparti en 100 actions au porteur. Leur objet social est tellement large qu’elles peuvent exercer à peu près n’importe quelle activité. Elles peuvent aussi «agir en tant qu’initiateur ou bénéficiaire de trusts en République de Panama ou à l’étranger», et donc potentiellement servir de véhicules opaques dans des montages visant à masquer l’identité de leurs ayants droit économiques.
D’autant qu’à ce jour, le Panama n’a toujours pas quitté la liste grise de l’OCDE des paradis fiscaux non coopératifs, ni la liste noire établie par la France. Son «score d’opacité financière», un indice calculé en 2009 par le Tax Justice Network sur la base de douze critères objectifs, atteint 92%.
Ironie de la situation, Me Monfrini se bat aujourd’hui pour restituer au peuple haïtien les millions d’une fondation liechtensteinoise créée par une offshore panaméenne similaire, elle-même contrôlée par des prête-noms vraisemblablement aux ordres du clan de l’ex-dictateur haïtien Jean-Claude «Baby Doc» Duvalier. Seule certitude: les actionnaires de cette panaméenne n’ont jamais été identifiés.
Sollicité à de multiples reprises, Daniel Zappelli n’a pas souhaité répondre directement à nos questions. Selon son porte-parole Christophe Tournier, le procureur général a été «extrêmement surpris» d’apprendre que son nom figure toujours parmi les administrateurs d’Astromar et Zigma, alors qu’«il n’aurait plus dû l’être depuis le 31 mai 1996, date de son départ de l’étude de Me Monfrini et de son entrée dans la magistrature».
Quant à Me Monfrini, il indique que c’est lui, à l’époque, qui a demandé à son employé d’alors de siéger au conseil d’administration de ces offshore. Et il précise que Daniel Zappelli n’était «ni actionnaire, ni propriétaire économique de ces sociétés, et n’a pas reçu de rémunération quelconque pour ces mandats, hors son salaire de collaborateur».
Me Monfrini ajoute que son étude a été «dessaisie» du dossier Astromar le 27 février 1996. Il ne fournit aucune date concernant le dessaisissement de Zigma. «Mes dossiers concernant ces sociétés ont été détruits 10 ans après la fin de mon mandat», justifie l’avocat.
Concernant le fait que le registre des sociétés panaméen annonce Astromar et Zigma en vie, Me Monfrini avance l’explication suivante: «Le représentant local à Panama, Mossack Fonseca, m’avait assuré que ces sociétés avaient été radiées avant le départ de M. Zappelli de mon cabinet et que les frais relatifs à ces offshore n’avaient plus été payés, ce qui conduisait à leur radiation automatique. Cette information m’a encore été confirmée il y a quelques jours, de sorte que la source de l’erreur est manifestement imputable à Mossack Fonseca.»
Dans ce cas, qui a payé les frais annuels de ces deux coquilles pour les maintenir en vie – soit quelque 300 dollars de taxe gouvernementale et 250 dollars d’honoraires pour l’agent résident? Car effectivement, le non-paiement de la taxe signe l’arrêt de mort d’une offshore panaméenne: «En général, les sociétés sont radiées dans les deux ans», précise le cabinet d’avocats britannique SCF Group.
Autre question: pour quel type de clients Daniel Zappelli a-t-il été «prête-nom» au sein de ces quatre offshore? Et quel était l’objet de ces sociétés? Me Monfrini se retranche derrière le secret professionnel auquel il est astreint, et rappelle que le procureur général, en tant qu’ancien avocat, y est également soumis «même après avoir quitté le barreau».
L’existence de ces sociétés est susceptible de mettre Daniel Zappelli dans une position délicate, en particulier dans l’affaire Abacha, où il représente le Ministère public et Enrico Monfrini la partie civile.
L’avocat reconnaît qu’il est administrateur d’environ 80 sociétés, fondations et trusts, et rappelle qu’il s’agit d’activités parfaitement légales et contrôlées en Suisse. «Les offshore que j’administre ne sont pas toutes des sociétés qui ont pour but d’échapper au fisc des pays dont mes clients sont ressortissants. Mais certaines le sont», concède-t-il. «Je trouve inadmissible, comme certains de mes clients, que le fisc “tonde le mouton” pour plus de la moitié de ses revenus.»
Au nom du secret professionnel, Me Monfrini refuse d’indiquer si Astromar, Zigma, Gems Distribution et Precious Stones avaient pour vocation de flouer des autorités fiscales étrangères. Il précise juste qu’à la demande de Daniel Zappelli, il vient d’entreprendre des démarches pour liquider Astromar et Zigma.
D’après la loi sur l’organisation judiciaire, les magistrats ne peuvent en aucun cas exercer une autre activité lucrative ou «susceptible de nuire à leur indépendance, à la dignité de leur fonction ou à l’accomplissement de leur charge».
David Leloup
Version longue d’une enquête publiée dans le quotidien suisse Le Temps du lundi 30 mai 2011 (PDF)

mercredi 27 octobre 2010
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L’homme qui valait cinq millions |
«Fils d’Alain de Sérigny, ancien directeur général de L’Echo d’Alger, et l’un des personnages historiques des événements qui conduisirent à l’indépendance de l’Algérie, Eric de Sérigny est, depuis dix ans, un des cadres les plus brillants de la banque Rothschild.
Aujourd’hui, tout en conservant un pied chez les Rothschild comme “chargé de mission”, il veut diversifier ses activités en montant une affaire de conseils en investissements et marketing.
Marié à une ancienne championne de France de patin à glace, Eugénia Grandchamp des Raux, père d’une petite fille de cinq ans, Diane, Eric de Sérigny, qui pratique assidûment le tennis, le golf, la chasse, le jogging, et prend des cours de claquettes avec son épouse, a une passion secrète, un de ces jouets de grandes personnes dont nous parlons par ailleurs: il adore fabriquer des maquettes anciennes de bateaux et en possède, dans son appartement, une véritable flotte fabriquée par ses soins.
Bref, avec sa vie de famille harmonieuse, ses activités très actuelles, ses voyages incessants, et son “jardin secret” original, un parfait jeune homme de notre temps.»
L’Officiel Hommes, N°8, 1978.
(c) Les Editions Jalou
Sur la photo, Eric Le Moyne de Sérigny a 32 ans. En 2010, soit 32 ans plus tard, il attaque Pierre Haski (directeur de la publication du journal en ligne Rue89) et David Leloup (journaliste) en diffamation, pour une enquête qui se fonde essentiellement sur des documents notariés officiels disponibles gratuitement dans le domaine public. Il leur réclame, entre autres, 5 millions d’euros de dommages et intérêts pour un «préjudice irréversible»...